Ces deux pipes Louis Vuitton surprennent sorties de leur contexte et de leur histoire. Notre client souhaitait les conserver et les mettre en valeur dans un écrin unique. Il fut un temps où la pipe était l'accessoire masculin des gentlemen, un temps où fumer était distingué et réservé à la haute société, aux politiques, philosophes, acteurs, artistes et Héros de fiction.
Louis Vuitton proposait à ses clients dans les années 1930 - 1940 des pipes de luxe sculptées dans du bois de bruyère.
Publicité Louis Vuitton Paru dans Le Figaro : 17 juillet 1942 "une pipe, une pipe de luxe s'achète chez Louis Vuitton de Paris"
On ne peut parler de pipe sans évoquer le maitre du surréaliste René Magrite 1929 et son chef d'oeuvre : la trahison des images où l'on peut lire sous la représentation fidèle d'une pipe "Ceci n'est pas une pipe". Cette pensée philosophique de l'interprétation, décalage entre un objet et sa représentation.
René Magritte a déclaré :
« La fameuse pipe, me l’a-t-on assez reproché ! Et pourtant, pouvez-vous la bourrer ma pipe ? Non, n’est-ce pas, elle n’est qu’une représentation. Donc si j’avais écrit sous mon tableau « Ceci est une pipe », j’aurais menti ! »
Pour la fabrication de cet écrin à deux pipes Louis Vuitton, c'est tout naturellement que nous avons conservé le style de cette époque, l'élégance.
La mise en scène des pipes s'inspire du tableau de Magritte, les pipes posées sur le support comme suspendues dans le vide sans attache apparente. Un écrin sur mesure de grande qualité au raffinement poussé dans les moindres détails.
Les matières nobles traditionnelles : Bois et Cuir
Les écrins sont fabriqués en bois de peuplier, tout comme les malles anciennes Louis Vuitton, ce bois offre une grande légèreté. Pour un écrins de cette qualité tout doit être anticipé, les épaisseurs de cuir ainsi que les différents jeux de fonctionnement.
Structure en bois brut avant gainage
Les pièces en cuir sont désépaissies puis parées et rainées pour s'ajuster au mieux et assurer une finition parfaite. Sur cet écrin nous avons choisi de ne pas mettre de charnière d'ouverture, la charnière sera assurée par le cuir lui même, rendant encore un peu plus complexe la fabrication.
Nous perpétuons les gestes et savoir-faire d'antan acquis en menuiserie de luxe et dans la Maison Rotival.
Les collages des cuirs s'effectue à la colle traditionnelle et au pinceau. Le cuir de chèvre se prête parfaitement au exercice de gainage des surfaces aux courbes multiples, comme le dessus de la boite.
Les liaisons entre deux cuirs sont décorées par une roulette à chaud. L'art ancestral du doreur. La roulette ne doit ni être trop chaude au risque de brûler le cuir, ni pas assez au risque de ne pas marquer lisiblement. Cette étape se fait à main levée sans autre guide que nos yeux. Le support sur lequel se posera les pipes est sculpté dans le bois.
Nous recouvrons le support d'un molleton pour un touché doux, et nous gainons de cuir de chèvre. Le collage se fait à froid. Toute la difficulté est de gainer le cuir pour qu'il prenne l'ensemble des formes sans faire de plis.
L'intérieur des portes et les cotés est gainé en cuir indigo, le but étant de s'inspirer du tableau de Magritte et de donner l'illusion que la boite abrite elle même un tableau. Les portières ont des calages très précis pour qu'une fois l'écrin fermé les pipes soient parfaitement maintenues et ne se délogent pas de leurs emplacements. C'est avec une grande satisfaction que nous avons fini la réalisation de cet écrin d'exception.
Le prix d'une création sur-mesure comme celle ci est de 3420 euros TTC ( 2850 euros HT )