Car chaque nouvelle malle a son lot de désagréments et de défit que l'on voit comme insurmontable. Comme des challenges. Cette restauration a demandé de Malle Louis Vuitton wardrobe 175 heures de travail. Nous vous faisons partager, par l'intermédiaire de ce petit article, notre expérience et notre passion dans le monde fascinant des malles de voyage.
Cette malle Louis Vuitton, nous est arrivée d'Espagne avec les cuirs craquelés, s'effritant sous nos doigts. Des champignons tachent la toile intérieur.
Grâce au numéro de série et aux archives du service patrimoine Louis Vuitton nous avons pu dater cette malle de 1915.
La toile était très sale et recouverte de dizaines d'étiquettes d'hôtel à peine lisibles, prouvant ses nombreuses traversées transatlantiques de son ancien propriétaire. Nous luttons contre la "repeinte" utilisée par les mauvais restaurateurs. Cette toile Vuittonite Jaune a seulement été nettoyée.
Le cuir est une matière vivante, qui déteste l'humidité et la chaleur. Les ceintures périphériques du bagage sont totalement craquelées. Nous avons démonté la ceinture pour remplacer le cuir craquelé par un cuir de vachette neuf. Les méthodes et les gestes n'ont pas changés.
Contrairement au cuir des ceintures, le cuir des rives est très sale mais demande juste d'être nettoyé car il n'est pas craquelé. Il est facile de reconnaitre le cuir "pourri" car il est noir charbon. Il est irrécupérable : au moindre frottement il part en poussière.
Un tiroir à chapeaux est une des pièces les plus complexe à restaurer. La structure squelette est faite en bois de peuplier très fin et de sangle brodée Louis Vuitton tendues et tenues par plus de cent clous en laiton massif. Il nous a fallu la démonter avec soins, re-gainer le bois et reposer chaque ruban à leurs emplacement après les avoir nettoyés.
Pour ce tiroir il nous aura fallu plus de 22 heures de travail.
Polissage des laitons dans les règles de l'art, sans brosse mécanique, retrouver la brillance des laitons dans les moindres recoins.
Car la qualité d'une restauration se fait dans les détails. Le revêtement de surface des pièces étaient oxydées (clous, pièce en laiton, barre de la penderie), a été traité au nickel comme a l'origine.
Ce travail de chimie a été réalisé par notre partenaire Bertin Aubert dont ses ateliers sont basés à Paris. Il a accompli un travail fantastique.
Nous le remercions encore pour son aide et son professionnalisme.